1914-1918, la Première Guerre Mondiale fait rage. Cette guerre qui verra tomber 1,4 million de soldats français dans l’enfer des tranchées verra aussi le martyre pour les populations situées dans les villes et villages occupés par l’armée allemande. Aux portes du Chemin des Dames, où les combats faisaient rage, Veslud était de ceux-là.
Dans le village, la vie est dure sous l’autorité allemande. Des réquisitions ont lieu, avec son lot de privations. Les habitations doivent être partagées avec l’occupant.
Veslud servira de base arrière pour les allemands. Un hôpital militaire sera creusé sous l’église et les soldats morts aux front seront enterrés dans le cimetière qui la jouxte.
Mais le travail de sape sous l’église compromettra sa solidité et malgré des travaux de consolidation pendant l’entre-deux guerres, une partie fut démolie. La restauration de l’ouvrage ne sera terminée qu’en 1939.
Les réquisitions concernaient également les habitants du village. Dix-sept femmes furent contraintes de s’occuper du blanchissage du linge des allemands le temps de leur présence.
Dès 1915 les autorités militaires allemandes imposaient de façon régulière à la commune le paiement d’une contribution de guerre.
Ces contributions, plus de 30000 francs entre 1915 et 1916, représentaient des sommes très importantes pour la commune qui souffrait déjà de la guerre. Une partie de ces sommes furent prêtées par des habitants, des bons régionaux furent également émis avec la garantie solidaire de 222 communes de 18 cantons situés dans l’Aisne, Ardennes et Marne.
Pour nourrir son armée dans les zones occupées, les autorités allemandes s’appropriaient les terres agricoles, où il n’était pas rare de voir des prisonniers de guerre y travailler. La population souffrait de la faim et devait parfois payer une indemnité pour pouvoir percevoir une partie de la récolte.
Au mois de janvier 1916, le Maire de Veslud, Mr TANNEUR, communique au Conseil Municipal un ordre de l’autorité militaire allemande de payer la somme de 27975 F pour solder les travaux de cultures, labours et ensemencements qu’elle a effectué. Ce dernier objecte auprès de la Commandanture que certaines terres étaient situées sur le territoire d’Eppes et Festieux et qu’après 16 mois d’invasion, la Commune rencontre une pénurie de ressources.
Mais le commandant exige le paiement de l’indemnité. En réponse, le Conseil rédige une note déclarant l’abandon de la récolte ensemencée au profit de l’armée allemande. Refus des autorités allemandes qui menace de prendre en otage dix hommes de la commune en attendant le paiement. Le Conseil accepte alors de payer en bons régionaux 2000 F de suite et le reste par la suite.
La Commandanture acceptera la proposition mais la commune n’aura droit qu’au cinquième de la récolte.
En Juin 1925, le Conseil Municipal décidera d’ériger un monument aux morts à la mémoire des enfants de Veslud morts pour la France, afin de ne pas oublier toutes les souffrances vécues pendant ces années de guerre et d’occupation.
Merci à Mr Henri Petit et Mr Gérard Loiseaux pour la qualité des documents qui m’ont permis de réaliser cette page.