Alors que de nombreux cimetières aménagés pendant la guerre par les armées allemandes en arrière du front ont disparu après 1919 lors de la création de grandes nécropoles, le cimetière de Veslud a été préservé et il a conservé le caractère paysager qu’il avait à l’origine. Il figure comme l’un des plus beaux de la Grande Guerre, par son environnement boisé et son aménagement paysager.
Il a été créé en avril 1917, au-dessus de l’église et du cimetière du village, au moment de l’offensive Nivelle entre Soissons et Reims. Des terrasses ont été creusées à coup d’explosifs, sous les ordres d’un architecte paysager de la ville de Brunswick (Basse-Saxe). Le plus grand nombre des 1704 combattants qui reposent à Veslud sont morts au cours de l’été 1917 dans les combats sur le Chemin des Dames (« bataille des observatoires »).
Plus de 450 morts pour le seul mois de juillet 1917. Les inhumations se sont poursuivies jusqu’en octobre 1918.
Fin 1917, à l’extrémité nord-ouest du cimetière, un cimetière dans le cimetière, couronné par un grand monument, a été aménagé pour recevoir les morts de la 50e division d’infanterie : 207 combattants tombés entre les mois d’août et de décembre 1917, dont la moitié appartenait au 39e régiment de fusiliers en garnison à Düsseldorf. Réalisé en pierre blanche, il est surmonté d’une sculpture d’un casque allemand, tel qu’il est apparu en 1916. Le monument est signé par un sculpteur dénommé Scholzen de Düsseldorf.
A partir de 1979, des croix de pierre (une pour quatre combattants) ont remplacé les croix de bois d’origine, mais on a laissé en place les pierres tombales dont avaient bénéficié certains combattants, comme le lieutenant aviateur Erich Hagedorn abattu le 4 juin 1917.
Le cimetière est régulièrement entretenu depuis 1966 par le personnel du Service des sépultures allemandes en France (SESMA) qui dépend de l’association allemande « Volksbund für Deutsche Kriegsgräber Fürsorge ».
Le cimetière est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 8 Novembre 1999.
Il figure sur la liste des 136 sites de mémoire de la Première guerre mondiale (97 en France dont 9 dans l‘Aisne et 39 en Belgique) qui a été établie en 2015 en vue d’une inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.